J’AI TESTE LE KITE
ça y est, le Bison 4 est lâché dans la boite aux lettres. J’ai mis un pied du côté obscur. Pour vous remettre dans le contexte, mon magasin de Paris Wagram a gagné ex-eaquo avec celui de Clermont-Ferrand un challenge de Noël sur les cerfs-volants, dont la récompense était 3 jours de cours de kite à l’UCPA de Dakhla avec la team Orao qui se réunissait pour son premier kite-trip. L’occasion de marquer le lancement de la marque et de découvrir les futures ailes, barre, harnais, etc…
TEAM ORAO
La team Orao est drivée par une rideuse lilloise, son directeur commercial n’a pas 26 ans, son designer fait des trucs beaux (chez Decat, désolée mais ça sort un peu du lot) et les ingénieurs sont épaulés par des spécialistes des tentes Quechua qui ont créé les ailes en repartant de zéro. Un cocktail détonnant et dynamique où les plus de 45 ans et l’ancienne école n’ont pas leur place. Tous les ingrédients pour un séjour exceptionnel avec une équipe ultra-motivée et motivante 🙂
C’était ma première fois à Dakhla. J’avais le secret espoir de pouvoir tenter une navigation en vague car apparemment le spot côté mer était réputé. Arrivée de nuit avec une grosse partie de la troupe Orao, j’ai eu la surprise de constater que les bungalows étaient bien en face de l’immense lagune, mais que la mer se trouvait à un bon 10 km derrière la barrière rocheuse qui surplombait notre campement deluxe.
LE STAGE – Windsurfeuse, un handicap?
Revenons à nos moutons. Donc, initiation kite. Lorsque j’ai dit que j’étais planchiste, Isham, notre moniteur, a pris un air alarmé: « Windsurfeuse? Ach! On est mal barrés Fraulein! Encore une qui a la réflexe de tirer plutôt de lâcher la barre ». Ouais, ben n’empêche qu’au maniement de l’aile, j’étais celle qui était le plus dans le contrôle. J’ai peut-être bientôt 10 ans d’expérience dans le tirage de bras, mais aussi des années aux manettes d’un cerf-volant delta à terroriser les plagistes depuis que j’étais en âge d’avoir des vacances scolaires. Sans parler de mon expérience d’assistante lancer/atterrissages d’ailes de kite qui grandit à chaque session ou presque. Ha!
Lors de la première journée, le mono nous a appris à gréer, stabiliser l’aile et on a fini la séance avec un peu de nage tractée. Lors de la deuxième après-midi, on a commencé à faire la feuille morte avec la planche aux pieds mais malheureusement le vent nous a fait défaut pour aller plus loin que ça. Jusque là, je n’ai pas l’impression d’avoir pratiqué une activité sportive, aucune courbature ou même ne serait-ce que la sensation de forcer à aucun moment. Je confirme donc en partie le statut de sport de feignasse du kitesurf, qui demande plus de dextérité que de brutalité, surtout pour démêler les lignes. Là aussi, je valide que le gréage peut devenir extrêmement éprouvant pour les nerfs.
Niveau sécurité, je crois qu’on n’a jamais abordé le sujet à proprement parler. D’expérience, je faisais tout pour ne pas me trouver sous les lignes de quelqu’un, ça ne m’a pas empêché un petit croisage de lignes sans conséquence en l’air. Le deuxième jour, le moniteur du deuxième groupe marchait paisiblement sous le vent d’un kite et a failli se faire découper l’oreille par les lignes de son stagiaire. Bref, là aussi j’ai bien l’impression que l’aspect respect des règles, des priorités etc.., en tout cas au Maroc, c’est du nougat. Pour prendre leur défense, comme il fallait qu’on aille un plus vite dans l’apprentissage les moniteurs se focalisaient sur la pratique en priorité. En tout cas pas de photos de nos exploits, le préposé à l’objectif ne shootait que les gens classes:
ALORS, CE CÔTE OBSCUR?
A la question que vous vous posez tous, je vous répondrai que j’ai été très heureuse de découvrir le sport de nos cousins malgré mes réserves, mais que non, je n’arrête pas la planche pour me mettre au tricotage de lignes ^^ je m’attendais à quelque chose de très différent, plus proche de l’aile de traction que je déteste cordialement alors qu’en fait c’est surtout du pilotage sans forcer comme avec un Delta. Sur cet aspect-à, je suis vraiment fan, j’ai l’impression de retomber en enfance. Côté sécu, on a pu débuter sur un spot parfait avec une petite langue de sable qui nous évitait de se retrouver sur l’autre rive de la lagune si l’aile tombait à l’eau.
Pas sûre que j’en refasse de sitôt vu le prix des stages, mais à choisir entre le foil et le kite, là, j’avoue que niveau encombrement il n’y a pas photo. C’était une super expérience en tout cas, un grand merci à Orao pour cette semaine!! En plus on a même pu finir le séjour par une session de surf trop chouette à West Point (?), histoire de faire un peu de sport (gniark gniark).
J’en profite pour transmettre une question de nos homologues kiteurs à notre endroit:
Pourquoi est-ce que les kiteurs se font systématiquement charrier par tous les windsurfeurs de la planète?
A vos stylos!
Ils sont quand même amènes et sympathiques, les cousins 😀
4 commentaires
Lomic
Euh moi je ne charrie pas les kites, je ferais du kite si ça n’était pas dangereux. Et le windfoil c’est beaucoup moins encombrant que le windsurf, un flotteur court de moins de 2m, 2 petites voiles (moins de 2m roulées), un foil qui démonté prend très peu de place, un wish qui fait moins de 2m, le plus long reste le mât 2 parties, le même en 3 parties et hop ^_^
windalchemyst
Je t’avoue qu’avec ma dernière tentative de foil avec une Fanatic Falcon superlightwind et ma 7.9, je n’ai pas vu le gain de compacité par rapport au matos de slalom classique ^^ j’ai trouvé que la mise à l’eau en particulier était vraiment une sinécure mais bon… En plus comme je suis nulle je décolle avec le même vent qui me suffit à partir au planing en slalom. Un ami m’a proposé de tester un équipement de foil plus freeride, hâte de voir ce que ça donne 🙂
KJS X
Sympathique article, comme d’hab !
« Pourquoi est-ce que les kiteurs se font systématiquement charrier par tous les windsurfeurs de la planète? »
C’est super simple, pour moi, avec un smiley quasi permanent bien sûr :-), parce qu’en kite :
– sauf si tu navigues la barre entre les dents, tu es aussi dans un effet de mode mon grand, dans le mouv ma poule, mais dans 20 ans ? La planche a déjà 50 ans,
– tu sais qu’il faut être prudent et favoriser les marges, mais souvent my friend, tes lignes ont frôlé mon mat ou mes dents,
– les jours d’affluence, tu squattes à toi seul une aire de jeu de 5 planchistes méritants,
– calé à 75 degrés sur ta care, tu pousses l’eau comme un forçat et résistes au mouvement naturel de ton aile, ça manque de fluidité mon enfant,
– ton corps est le maillon (faible) de la chaîne de force aile => ligne => corps => board, inconscient !!!!!
– et tu peux ne pas réussir à t’éjecter du système aisément quand mal tournent les événements,
– tu es comme un gland au large sans flottaison quand tombe le vent. Ami planchiste est là, heureusement,
– l’apprentissage semble plus rapide et tu te fatigues a priori beaucoup moins, feignant (!?),
– le choix et le réglage du matériel est moins complexe, un jeu d’enfant ? Serais-tu moins méritant ?
– tu n’as pas besoin d’un trafic, d’une remorque ou d’une voiture de géant, tout ton matos rentre dans ton coffre de mendiant, ça m’agace carrément !
– des amis chers se sont fait bien mal aux dents, et j’ai vu près de moi 2 personnes succomber à retardement en 5 ans (Jaï, Gruissan). Reposez en paix au dessus de vos frères peu importe qu’ils soient kiteurs ou planchistes, mes amants.
windalchemyst
Belle tirade en faveur de la planche 😉 j’ai apprécié la lecture!