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Défi Wind 2015 – Jeudi, échauffement dans 50nds

Désolée pour les articles qui arrivent en retard par rapport aux évènements, pas de wifi au Défi! Donc ce fameux jeudi rendu historique par son nombre de Beauforts et d’abandons, comment a-t-il débuté? Hé bien par le briefing habituel d’El Bur, qui malheureusement n’a pas été pris au sérieux en prévenant de la soudaineté et de la force de la Tramontane. Les prévisions Météofrance pour le jeudi étaient assez cocasses: « SE force 1 à 2 basculant NO force 9 dans l’après-midi ». Paf, 50 nds direct dans le pare-brise. La mise à jour indiquait « NO force 1 à 3 forcissant 7 à 8, rafales à 9 », ce qui était déjà raisonnablement alarmant.

Le vent est monté brusquement pendant le briefing de Bru, qui lança vaillamment les 1200 inscrits sur le grand huit du Défi, deux tours de 10km aller soit 40km pour la première manche. Après un tour de découverte du plan d’eau en 3.7 et 90L, j’estimais que ça allait fortement tirer dans les pattes mais que malgré tout, tant que le waterstart passait aucune raison de s’abstenir. J’ai pris mon courage à deux mains, et un bon départ derrière Sarah Hébert.

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Amarrage de circonstance!

Sur 1100 émargés, seulement 377 ont finis ce parcours dantesque… Quasiment tous les kifffeurs, abandon. Anders Bringdal en 5.4, abandon. Pascal Maka en 5.7, abandon.

L’orientation side-off de la Tramontane rendait le plan d’eau proprement ignoble, avec un clapot raide et cassant gênant dans les deux sens, un où la planche décolle et l’autre où elle enfourne. La force du vent était telle que tout ce qui dépassait un peu sur l’eau était emporté, la mer blanchie par les rafales se vaporisait dans nos sillages. J’ai vu beaucoup de participants en voile de race succomber les uns après les autres aux violentes rafales qui balayaient le plan d’eau. Les chutes sont si brutales qu’on en comprend à peine le sens ou le déroulement. A l’Ayrolles les algues se sont étirées sur plusieurs dizaines de mètres, arrêt Kärcher obligatoire après cette percée d’eau boueuse!

Au premier jibe j’aperçois Julien Quentel (le voir à la bouée sur le même bord que moi, y a un GROS problème vu son niveau) complètement ouvert en voile de freeride se prendre une belle gaufre avant le jibe. Personne n’en mène large, une rangée de windsurfeurs ébahis contemple ce spectacle incroyable à l’arrêt sur la plage, un beau jeu de quille ma foi! Au deuxième jibe j’arrive trop haut par rapport au bateau, abattre dans les rafales n’est pas vraiment une option… Ou plutôt l’option se solde par une bonne catapulte des familles!!! Pas très violente vu ma vitesse en matos de vague à la rue, mais un peu sonnée je passe quelques minutes à me remettre dans le bon sens. Bateau passé, plus que 20km!

Le plan d’eau démonté

Cécile Decourt, ma team mate Ka Sail n’est jamais très loin devant ou derrière, on finit la manche avec seulement 3 places d’écart. A l’arrivée tant attendue, je retrouve avec surprise Julien Maurel, que je ne m’attendais mais pas du tout à voir là… Sur le dernier run pas de folie pour rattraper Cécile, il y aura d’autres manches, le plan d’eau est bien trop hostile pour ce genre de bêtise. A l’arrivée sur la plage, tout le monde a l’air sacrément secoué, personne n’est vraiment revenu du fond du parcours abrasé par 50nds.

Le Défi d’aujourd’hui, c’était avant tout de finir la manche indemne, le SAMU a eu fort à faire en cette fin d’après-midi avec une dizaine de blessés à déplorer pour cette première manche, sans compter le matériel perdu en mer. Une première mise en jambe assez « hard », 40km, plus de 40nds, mais une première manche de 94eme! Je pensais avoir finis bien plus bas mais que nenni, en croisant un camarade de boucherie (méchouille pour les intimes) devant les résultats, lorsqu’il m’annonce qu’il a fini 151, je n’ai pas retenir une exclamation de liesse: « NAAAAAN JE T’AI NIQUÉ J’Y CROIS PAS »!!!!!!

Pas frêle le garçon… Et pourtant…

Le baston, j’aime. En ce jeudi, c’était plutôt la baston, la lutte pour finir coûte que coûte, garder le contrôle dans des conditions extrêmes. Incontestablement, le mental joue. Il a tellement joué que mon cerveau souffre d’une migraine persistante depuis la fin de la manche… Et ça va continuer comme ça pendant encore 3 jours de compétition!

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En l’occurrence DON’T let go

Frédéric Bonet est venu filmer ces conditions exceptionnelles, très gentiment il m’a choisi comme fil directeur de sa video qui comptabilise plus de 7000 vues actuellement! Un grand merci à lui pour cette première video. C’est la première fois qu’on me dédie un clip entier, comprenez que l’émotion n’est pas encore passée ^^

2015-05-14 Défi Wind Gruissan from Fred Bonet on Vimeo.

Merci à tous pour vos petits mots à l’issue de cette première manche, sacré sentiment d’accomplissement!

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